Brève digitale du 27 septembre 2024

Depuis plusieurs mois, OpenAI, le créateur de ChatGPT, connaît une série de bouleversements importants, tant au niveau de sa direction que de sa structure économique. L’entreprise, pionnière dans le développement de l’intelligence artificielle éthique, se transforme désormais en une organisation orientée vers le profit. Ces changements ont provoqué des vagues de départs parmi les hauts responsables, soulevant des questions sur l’avenir de la firme et de ses objectifs initiaux.
- Vague de départs au sein de la direction d’OpenAI
L’un des derniers départs notables au sein de la direction d’OpenAI est celui de Mira Murati, directrice technologique et figure emblématique de l’entreprise, annoncé le 25 septembre 2024. Murati a choisi de quitter ses fonctions officiellement pour se consacrer à ses propres projets. Elle n'est pas la seule à tourner la page. Le même jour, deux autres dirigeants de poids, Bob McGrew, directeur de la recherche, et Barret Zoph, vice-président de la recherche, ont également annoncé leur démission. Ces départs s’ajoutent à une série de défections survenues au cours des derniers mois, incluant celle du cofondateur Ilya Sutskever en mai 2024. Ces mouvements au sommet de l’entreprise semblent être en partie motivés par des désaccords sur la direction stratégique d’OpenAI. Depuis la crise de novembre 2023, qui avait vu Sam Altman brièvement écarté de son poste de CEO, des tensions sont apparues autour des choix de l’entreprise concernant l'équilibre entre sécurité de l’IA et rentabilité. Les inquiétudes éthiques soulevées par de nombreux collaborateurs, dont Mira Murati, ont alimenté ces départs, alors que l’entreprise évolue vers une logique plus commerciale.
- Vers une transformation en entreprise à but lucratif
Le départ de Murati et de ses collègues intervient à un moment charnière pour OpenAI, qui amorce un changement de statut pour devenir une entreprise à but lucratif. Historiquement structurée autour de deux entités, une majorité à but non lucratif et une filiale à but lucratif plafonné, l’entreprise semble aujourd’hui faire un pas décisif vers une orientation majoritairement commerciale. Selon plusieurs rapports, dont ceux de Reuters, la filiale lucrative pourrait bientôt prendre le contrôle majoritaire, ce qui signifierait un virage stratégique majeur pour OpenAI. Ce changement de cap, tout en attirant des investisseurs prêts à injecter des fonds massifs – une levée de 6,5 milliards de dollars serait en cours, valorisant l’entreprise à 150 milliards de dollars –, pourrait aussi dénaturer la mission initiale d’OpenAI. Celle-ci, en tant qu’association à but non lucratif, s’était donnée pour objectif de développer une IA éthique et sécurisée, accessible à tous. Avec cette nouvelle orientation, la question se pose : cette ambition pourra-t-elle encore être prioritaire dans un modèle où la rentabilité est au centre des préoccupations ?
- Le rôle de Sam Altman dans cette transition
Sam Altman, le fondateur d’OpenAI, joue un rôle central dans cette transformation. Après son bref départ en 2023, il est revenu en force à la tête de l’entreprise, affirmant une vision plus tournée vers le profit. En plus de diriger cette restructuration, il devrait personnellement tirer avantage de cette nouvelle orientation stratégique, acquérant 7 % des parts de l’entreprise, selon les informations rapportées par Bloomberg. Si ce virage s’avère bénéfique pour les investisseurs et la croissance économique d’OpenAI, il met également en lumière les défis auxquels l’entreprise devra faire face pour conserver sa légitimité et son engagement initial envers une IA éthique et sécurisée.
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